mercredi 12 juillet 2006

Silence ! C’est mieux ?

« Allez, on va sortir en famille ! » me disait maman.

En voiture… je me sens bien, l’air est frais et les rues sont pleines de… garçons. Mon Dieu ! Je dois me contrôler au maximum, ma mère me soupçonne déjà !! J’évite de fixer les garçons attirants trop longtemps du regard et si je ne remarque pas les belles filles, alors là ça commence à générer des questions, des questions que je déteste et qui me font craquer parfois malgré leur banalité. Et je me force à garder en moi ce que je n’ose avouer en présence de mes parents, ma petite sœur, mes cousins, mes cousines, mes tantes, mes oncles ou même de la plupart de mes amis, les meilleurs !

Et j’ai découvert récemment un talent caché, et je pense que tous les gays devrais en posséder. Il s’agit de remarquer les gays du premier regard, si j’ai des doutes sur quelqu’un alors il y a de fortes chances qu’il l’est. C’est drôle comme talent mais ça me perturbe, car si je découvre un ou plusieurs gays dans la rue, surtout que je suis en compagnie d’un ami, disons homophobe, ou de mes parents, et que ce ou ces gays de même me soupçonnent alors là on pourrait dire que je suis mal, mal dans ma peau car l’envie d’être avec eux me dérange. C’est comme hier, j’ai vu deux garçons, un beau minet au regard attirant avec un autre garçon probablement de son âge assis tous les deux dans un café bord de la rue. A mon arrivée, avec ma mère encore en voiture j’ai croisé son regard, et lui aussi d’ailleurs, il est gay j’en suis certain et il ne m’a pas quitté du regard car je le regardais encore du rétroviseur tandis que maman cherchait un endroit pour garer la voiture (Ouuff !!). Mais l’histoire s’arrête là, malheureusement ! Pas de chance cette fois. Mais il en aura d’autres c’est sûr, l’été vient de commencer en tout cas, et les garçons gays j’en connais pas mal, mais c’est comme une obsession chez moi : je dois en connaître plus, c’est normal pour un jeune homo de 18 ans, non ?

Dans mon cartier mes amis commencent, à ma plus grande crainte, à avoir des doutes sur mon soit disant « identité sexuelle » comme si cela est nécessaire ou bien fondamentale ! Je sais que parfois, lorsque je me sens bien à mon aise, des gestes soupçonneuses m’échappent ; un truc avec la main, un accent etc. Mais j’y suis pour rien, je suis comme ça. Et ce moment d’aise se transforme en questionnaire ou plutôt en un interrogatoire que je dois traverser avec prudence car si j’échoue à la moindre de leurs questions je serais condamné à ne plus sortir de ma chambre.

Au début, j’avais du talent, mais aujourd’hui je commence à en avoir marre ! J’attends le jour où je pourrais parler à ma mère du garçon qui me plait et entendre ses conseils, ses conseils qui ne tournent actuellement qu’à propos des filles et ça m’agasse !!! J’attends aussi le jour où je pourrais sortir avec mon amoureux ensemble tous les deux traversant les rues main dans la main comme le font tous les amoureux du monde.

J'aime regarder son visage, assis devant sa tasse de café, silencieux, me souriant. Il devrait avoir mon âge, j'imagine. Il est doux et calme, m'échange enfin le regard tout en gardant son beau sourire! Et je suis envahi par une vague d'émotions magiques. Je me suis senti, pour un instant, capable de sauter dix mètres ou même de voler. C'était trop beau à vivre. Et lui avec ce sourire il me donne de l'envie. Et là, j'ai cette crainte familière. Pourvu qu'il ne soit pas hétéro, mon Dieu !!!
Il a l'air tout à fait sûr de lui, calme et en bonne humeur, c'est comme ça tous les jours que je le croise dans la même rue. Il a du charme, un charme intense que je ne peux décrire. Je me suis rendu compte que j'étais sous l'effet d'un coup de foudre, un coup de foudre "récent"!
Certes à cause de sa beauté; ses yeux me font fondre et son sourire me réduit en poudre, et ses lèvres, j'en ai jamais vu d'aussi belles, secret de son petit sourire angélique et magique!
Et je m'imagine déjà avec lui, ensembles dans un endroit calme, tous les deux en train de partager des moments de tendresse et d'amour, avec lui et sans personne d'autre, m'allongeant, la tête sur son épaule l'écoutant parler et rêver, lui serrant la main, caressant le visage et je le serre contre moi avec envie et sensualité...
Et je ne quitte cette rue qu'à la tombée de la nuit ou bien lorsqu'il s'en aille sans que je ne le remarque. Mais je sens, en tout fond de moi, qu'il est peut-être ce que j'ai toujours cherché, mon destin.